vendredi 15 février 2008

"American Darling" de Russell Banks bientôt adapté au cinéma


Que ferait le cinéma sans romans? Martin Scorsese l'a bien compris, lui qui vient de prendre l'excellente décision d'adapter au cinéma American Darling, le livre de Russell Banks sorti en 2005 en France.

Le roman, un des plus ouvertement politiques de Russell Banks, retrace la vie d'une américaine fille de bourgeois de 1960 à septembre 2001. Hannah Musgrave, c'est son nom, n'aura pas le destin qu'on lui prédisait.

Engagée dans le mouvement anti-guerre puis dans le groupuscule du Weather Underground, organisation d'extrême gauche, recherchée par les autorités, elle est forcée de se réfugier au Libéria. Elle y sera mêlée indirectement à la guerre civile, y trouvera une famille pour la perdre dans le sang.

Collé à l'histoire de cette femme, Russell Banks promène son lecteur entre la fiction et la réalité, entre l'Amérique des sixties, les violences du Libéria, les imbroglios ethnico-politiques, et la fuite d'Hannah. Bref, une matière pour le prochain film de Scorsese...

Autre bonne nouvelle à l'horizon: c'est Cate Blanchett qui jouera le rôle d'Hannah Musgrave, 59 ans, après s'être récemment glissé dans la peau de Bob Dylan au cinéma pour I'm not there. Russell Banks lui même travaillerait déjà au scénario du film.

Il va falloir patienter, la sortie du film étant prévue fin 2009 alors que le tournage de Shutter Island, prochain film du réalisateur italo-américain n'a même pas commencé.

jeudi 14 février 2008

Jonathan Littell et le nez d'Hitler

En 2006, on avait un peu hésité à l'acheter. Séduits par les louanges, attirés par la double attribution du prix Goncourt et du grand prix du roman de l'Académie française, rebutés par l'avalanche de critiques négatives mais surtout intrigués par tout ce bruit médiatique, on s'était finalement décidé.
Et puis, dans les rayons de la librairie, 1 kilo 400 grammes de polémique littéraire dans les mains et une étiquette qui affichait 25 euros en avaient fait changé d'avis plus d'un: non finalement, ça pouvait attendre, le livre avait rejoint les rayons.

Curieux, réjouissez-vous donc, car Les Bienveillantes de Jonathan Littell vient de sortir en version poche: 1456 pages, une couverture rouge sang et un prix de 11 euros. De quoi juger plus sereinement de la teneur de ce pavé, "gigantesque canular" pour certains, "chef d'oeuvre du XXIème siècle" pour d'autres.

Ce qui est amusant, c'est que la sortie en poche des Bienveillantes ne rend pas service qu'aux porte-monnaies un peu plats. Jonathan Litell en a profité pour rectifier les erreurs factuelles qui lui avaient été reprochées. Lieux, grades hiérarchiques ou services de l'administration hitlérienne, dont l'auteur avait conservé les noms allemands (souci de réalisme? préoccupation poétique?), ont été corrigés.
Plus important, la variante apportée par Littell. Elle concerne une scène très critiquée de la dernière partie : dans le bunker du Führer, le personnage principal se retrouve devant Hitler. Dans la version originale, Max Aue tordait le nez du Führer, ce "nez slave ou bohémien, presque mongolo-ostique" qui le fascina tant.
Les critiques en avaient pris prétexte pour dénoncer le côté kitsch et grand guignol du roman. Dans l’édition de poche, Max Aue lui mordra plutôt le nez, c'est décidé: "Alors je me penchais et mordais son nez bulbeux à pleines dents." Un ultime pied-de-nez de Littell à ses détracteurs?

Read and roll !

Best-seller ou livre obscur, roman de fiction ou non, grand classique ou en plein buzz médiatique, ce blog est dédié au roman dans toute sa diversité. Ici, je vais tenter de vous faire partager mes lectures et ma passion pour cette chose inerte faite d'encre et de papier: le livre.

Ce blog ne parlera que des romans que j'ai vraiment lus, (c'est une promesse solennelle) à travers différentes rubriques que j'essaierai de rendre originales.